Aujourd’hui, au musée pour se soigner!


Une bonne nouvelle au gré de la semaine / mardi, mars 31st, 2020

le 31 mars, par Diana DE CROP
Tableau « Victor Hugo » Milan Jespers 

L’art qui fait du bien! Au Québec : des médecins prescrivent des visites au Musée des Beaux-arts de Montréal.

Depuis le 1er novembre 2018, les membres de Médecins francophones du Canada peuvent prescrire à leurs patients des visites au Musée des Beaux-Arts de Montréal. Ces ordonnances médicales inédites sont des « prescriptions muséales » qui permettent aux patients et à leurs proches de profiter des bienfaits de l’art sur la santé dans le cadre de visites gratuites.  Une première en son genre dans le monde ! Ce projet entre le Musée des Beaux-Arts et les médecins francophones du Canada rend ainsi les visites accessibles gratuitement à des milliers de patients souffrant de divers problèmes de santé physique et mentale.

Lors de son lancement, la directrice et conservatrice du musée Nathalie Bondil résumait avec fierté ce projet-pilote visionnaire : « Je suis, disait-elle, persuadée qu’au XXIe siècle la culture sera pour la santé ce que le sport a été au XXe siècle. L’expérience culturelle contribuera à la santé et au mieux-être, comme la pratique du sport à notre forme physique. Pour les sceptiques, rappelons qu’il y a seulement cent ans, on disait que le sport déformait les corps ou menaçait la fécondité des femmes ! Les médecins prescrivent l’exercice,  ils peuvent aujourd’hui prescrire la visite au musée».

Dans ce musée de Montréal, deux étages sont consacrés depuis à l’art-thérapie. Une salle de consultation et des espaces de pratique en atelier jouxtent les salles d’exposition . Divers programmes d’art-thérapie y sont pratiqués: des ateliers de création qui visent à briser l’isolement d’adolescents et de jeunes adultes souffrant de dysphasie, de surdité ou de troubles auditifs, et aussi des partenariats avec des organismes de santé et de recherche scientifique dans les secteurs de la cardiologie, de l’autisme, des problèmes post-traumatique ou encore des troubles alimentaires.

Si ce projet bien spécifique au Québec est totalement novateur, la pratique de l’art-thérapie, elle, ne l’est pas.  Pour l’anecdote, certains mentionnent le nom du marquis de Sade comme précurseur de la méthode parce qu’il organisait des spectacles avec des aliénés qui attiraient le Tout-Paris. Plus sérieusement, d’autres en attribuent la découverte à un peintre anglais tuberculeux qui durant sa convalescence au sanatorium s’était lancé dans «une flânerie sur papier» ce qui, à la surprise de ses médecins, accéléra son rétablissement. S’en suivit la Croix-Rouge britannique qui s’en inspira et utilisa cette approche avec ses patients, puis au début des années cinquante arrivent les premiers programmes de formation en art-thérapie.

En Belgique, reconnue officiellement  par la communauté scientifique dans les années quatre-vingt, elle s’est progressivement développée dans les hôpitaux, les consultations psy pour enfants et les institutions pour personnes âgées.

Y a pas photo comme on dit, l’art procure du plaisir et…améliore la qualité de la vie ! Qui en doutait encore?!

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