le 9 avril, par Diana De Crop
C’est évidemment une nouvelle rassurante. Un fonds d’urgence de 8,4 millions servira a à indemniser les opérateurs du secteur culturel qui ont subi des pertes importantes de recettes en raison de l’annulation d’activités ou la fermeture des lieux. C’est un engagement ferme. Pour les « autres », la ministre Bénédicte Linard s’est engagée à ne pas perdre de vue les problèmes liés au chômage temporaire, à l’accès et au maintien du statut d’artiste, aux droits d’auteur et aux modalités de tax shelter.
Malgré son évidente bonne volonté, Les Amis d’ma mère sont inquiets : nous craignons que les « oubliés du système » parmi lesquels de très nombreux artistes, jeunes et moins jeunes, ne restent encore une fois sur la touche. Nous l’avons rappelé aujourd’hui à la ministre de la Culture ainsi qu’à la ministre de l’Emploi.
Voici la lettre:
Madame la Ministre fédérale du Travail,
Madame la Ministre de la Culture de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Notre a.s.b.l. « www.lesamisdmamere.be » soutient tous les artistes dans leurs démarches administratives et sociales pour se construire un statut d’artiste et les aide à acquérir une réputation en leur permettant de se faire connaître du public.
Nous sommes particulièrement interpellés, aujourd’hui, par le sort de celles et ceux d’entre eux que nous appelons les « oublié-es » de la sécurité sociale. Il s’agit des artistes qui travaillent « au cachet » ou « au projet », sans arriver à obtenir le statut d’artiste, ou des artistes qui facturent trop peu de prestations pour entrer dans le statut de travailleur indépendant.
Nous imaginons bien que vous êtes ont conscientes de l’existence de cette catégorie particulière de créateurs et de travailleurs de la culture.
Ces artistes n’ont ni un employeur pouvant faire une déclaration à l’ONEm, ni suffisamment de prestations pour émarger aux statuts légaux d’artiste (indépendant ou intermittent). Dans la situation actuelle, nous estimons qu’ils/elles sont discriminés-es par rapport à celles et ceux dont l’employeur, même occasionnel, peut déclarer un risque social auprès de l’ONEm et donner ainsi à ces travailleurs le droit de percevoir les allocations de chômage temporaire « covid19 ».
Nous estimons que cette injustice criante doit être réparée. Pour atteindre ce but, nous vous demandons d’ouvrir aussi le droit aux allocations de chômage temporaire « covid19 » à ces artistes, sur simple présentation de justificatifs témoignant de leur(s) activités(s), et de les dispenser de l’obligation de fournir une déclaration d’un employeur qu’ils/elles n’ont pas, étant donné les circonstances.
Nous vous remercions pour l’attention que vous porterez à notre requête. Nous espérons pouvoir bientôt compter sur un signal de votre part dans le sens de notre interpellation.
En attente de vous lire, veuillez agréer, Mesdames les Ministres, nos salutations respectueuses.
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