le 14 avril, par Diana De Crop
Qui n’a pas été victime un jour d’une arnaque aux billets d’entrée des musées… En bon touriste lambda, on commande en ligne, on paie via le site qu’on croit officiel et sitôt à l’intérieur, on se rend compte qu’on a payé bien au-delà du tarif !
Le 13 mars dernier, Olivier Tosseri, correspondant à Rome pour Le Journal des Arts, partageait la bonne nouvelle : la Cour fédérale d’Arizona venait, un mois plus tôt, de condamner une société coupable de cybersquattage aux dépens du Musée des Offices à Florence.
Un coup dévastateur aux vampires sur internet…
… et une victoire judiciaire qu’a saluée le conservateur des Offices, l’Allemand Eike Schmidt, pas seulement pour le musée (deuxième site culturel le plus visité en Italie) et le ministère en charge de la conservation du Patrimoine, mais aussi pour la dignité des citoyens floués : c’est un coup dévastateur porté aux vampires sur internet, a t-il ainsi désigné les sites qui, après avoir acheté des billets de son musée, les revendent deux ou trois fois plus chers à des touristes crédules. « Ces parasites ont illégalement et en parfaite mauvaise foi exploité notre patrimoine, notre image et notre réputation ! ».
Pour traquer et attaquer en justice cette société vampire, le Musée, le Ministère des Biens et Activités culturelles et le Ministère des Affaires étrangères ont fait bloc sur leur cible, la société BoxNic, qui avait enregistré en Arizona de nombreux noms de domaines Internet contenant le mot « offices »- uffizi en italien.
Une victoire judiciaire historique qui fera date.
La décision de justice américaine a affirmé le « droit supérieur » du musée sur son nom et son logo et a reconnu BoxNic coupable de contrefaçon de marque, de concurrence déloyale et de cybersquattage (pratique qui consiste à enregistrer un nom de domaine correspondant à une marque avec l’intention d’altérer sa visibilité ou de détourner sa notoriété pour en tirer un profit économique).
Elle a aussi imposé le retour au musée florentin de tous les noms de domaine déjà enregistrés. L’usage par des tiers des noms uffizi.com, uffizi.net, uffizigallery.com, uffizigallery.net, uffizigallery.org ou toute autre dénomination similaire est désormais interdit, ils ne pourront être employés, et exclusivement, que par les Offices.
Un exemple qui nous fera du bien!
Cette victoire sera déterminante dans la jurisprudence internationale. Elle permettra d’intensifier la lutte contre la revente illégale des billets en ligne laquelle génère des sommes colossales et concerne les grands musées du monde entier. Il sera dorénavant plus difficile pour les revendeurs en ligne de tous les pays de s’enrichir au détriment des musées et… des touristes que nous sommes ! Une sacrée bonne nouvelle !
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